Chers amis,
En ce lendemain du 15 août, je vous rejoints pour vous partager les nouvelles de la semaine écoulée. Ici, les mesures anti covid ne changent pas vraiment, en tout cas en ce qui concerne les lieux où je vis et où je travaille, même si le variant Delta semble faire de plus en plus son apparition au Cambodge. Nous n'avons donc pas pu organiser de grandes festivités pour la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, mais les fidèles d'Areyksat ont demandé à ce qu'une "procession" soit tout de même organisée : avec un petit groupe de jeunes filles de la paroisse, nous avons donc parcouru en procession les rues du village, derrière une petite statue de la Vierge Marie, pour aller visiter chaque maison habitée par des fidèles, et j'ai béni ainsi chaque famille et chaque maison, en demandant à la Vierge Marie de bien vouloir nous protéger de la détresse et des malheurs, en particulier en cette période si difficile. Bien entendu, les moyens surnaturels ne doivent pas supprimer les moyens naturels, et c'est pourquoi je rappelle inlassablement aux gens la nécessité de bien se protéger du Covid 19 en portant un masque de manière systématique, en se lavant fréquemment les mains, et aussi de se faire vacciner dès que possible. Dans les villages où je suis, la vaccination des adultes est presque intégrale, et celle des 12-18 ans, qui a commencée le 1er août, est en bonne voie. Nous espérons que tout cela portera ses fruits, et que le mois de septembre pourra peut-être voir un assouplissement des règles.
Mariages...
Comme vous le voyez sur la photo ci-contre, j'ai eu la joie de célébrer cette semaine de nouveau un mariage, en l'église de Po Thom. Nous privilégions en ce moment cette église, car elle est plus "discrète" (isolée dans la campagne au lieu d'être en plein milieu d'un quartier très peuplé comme Areyksat), plus grande et avec des abords plus aérés qu'à Areyksat. Cela permet d'être plus à l'aise pour essayer de respecter au maximum les règles de distanciation physique.
Comme beaucoup de couples que nous marions, il y a ce qu'on appelle une "disparité de culte", c'est-à-dire que l'un des deux est catholique, alors que l'autre n'est pas baptisé. Quand on est seulement 0,1 % de la population, c'est évidemment le plus fréquent ! Et c'est plutôt bon signe, car ça veut dire que la communauté catholique n'est pas ghettoïsée, mais qu'elle est ouverte et au contact avec les autres composantes de la société cambodgienne, ce qui n'est visiblement pas le cas de la communauté musulmane, qui vit plutôt en cercle fermé. Bien sûr, le défi est celui de la transmission de la foi chrétienne, y compris dans un couple où l'un des parents n'est pas chrétien. Quand le couple demande à se marier à l'église, nous précisons bien que cela veut dire qu'ils devront faire baptiser leurs enfants et les éduquer dans la foi chrétienne... mais bien entendu, nous n'avons que leur parole ! Jusqu'à présent, j'ai trouvé que dans les couples que je prépare au mariage, les fiancé(e)s non catholiques semblent ouvert et intéressés par la foi et la religion de leur futur(e) conjoint(e). Les jeunes femmes, notamment, semblent très sensibles à la place de partenaire et d'égale de l'homme que la femme a dans le mariage chrétien. J'ai même actuellement une jeune qui se prépare au mariage et qui a demandé à commencer une démarche de catéchuménat, même après que je lui ai bien précisé que ce n'était pas obligatoire pour pouvoir se marier chrétiennement.
En tout cas, ces mariages avec disparité de culte sont aussi une belle occasion de faire entrer dans nos églises des familles non chrétiennes qui découvrent parfois pour la première fois ce qu'est un lieu de culte chrétien, à quoi ressemble une liturgie catholique, et quelques éléments de notre foi, tant par ce qui est dit dans et par la liturgie, que par ce que le prêtre peut dire dans son homélie.
Au Cambodge, la cohabitation avant le mariage est extrêmement rare et très mal vue, et une naissance hors mariage est une véritable honte pour la jeune femme et toute sa famille. L'immense majorité des couples se marient donc, mais avec des modalités qui sont variables suivant la religion ou la culture. Il existe par exemple des cérémonies domestiques qui se font à la maison, avec seulement les très proches, et qui tiennent lieu de mariage pour tout le monde. Il n'y a pas d'obligation de "passer à la mairie", et beaucoup de mariages sont uniquement coutumiers et/ou religieux, sans forcément qu'il y ait un mariage civil, qui pourtant existe bien. Il arrive donc aussi parfois que nous puissions célébrer à l'église le mariage d'un couple qui est déjà marié d'une autre façon avant.
Samedi prochain, j'aurai la joie de célébrer de nouveau un mariage, entre deux jeunes catholiques cette fois-ci, qui ont tous les deux grandis à Areyksat et sont membres de la chorale. En temps normal (hors Covid), c'est le type de mariage qui aurait rassemblé beaucoup de monde (l'église aurait sans doute été trop petite)... mais nous allons faire cela en tout petit comité (entre 15 et 20 personnes), très discrètement... Et il n'y aura pas de banquet ensuite, bien entendu. Ces jeunes qui se marient en cette période compliquée sont privés de quasiment toutes les festivités qui entourent habituellement un mariage... et tout ce concentre sur la seule célébration à l'église... Ce qui d'une certaine façon ramène à l'essentiel, mais c'est quand même bien difficile pour eux.
Calendrier liturgique
Au niveau diocésain maintenant, je suis heureux de pouvoir rendre un tout petit service : l'aide à la préparation et à la relecture du calendrier liturgique pour l'année prochaine. Avec mes petites capacités en khmer, cela fait partie des choses que je suis capable de faire, pour aider à ce que le calendrier liturgique qui va être diffusé dans toutes les paroisses du pays soit autant que possible exempt d'erreurs. Je suis en pleine relecture de la première épreuve, et il y a quelques corrections à faire ici et là... c'est intéressant aussi de se replonger dans tout cela, de revoir la cohérence d'ensemble de ce calendrier, des lectures, des solennités, fêtes, mémoires obligatoires ou facultatives...
Situation concernant le Covid 19
En ce qui concerne l'épidémie de Covid 19, l'évolution de la situation semble aller toujours dans le bon sens, avec une baisse régulière du nombre de cas "actifs", même s'il y a toujours un nombre relativement élevé de nouvelles contaminations et de décès. Le variant Delta est maintenant régulièrement détecté, mais cela ne semble pas provoquer de remontée de l'épidémie. Il faut dire que de nombreux pans de la vie sociale et économique sont toujours à l'arrêt, pour réduire autant que faire se peut les interactions sociales. Reste que les lieux névralgiques sont toujours les mêmes, à savoir les marchés, qui sont des lieux incontournables pour l'immense majorité de la population qui y va quasiment quotidiennement (dans les campagnes, les frigos ne sont pas chose courante).
Voilà les chiffres au 15 août :
Pour ce qui est de la vaccination, elle progresse bien. Au 15 août, voilà où nous en sommes :
- Chez les plus de 18 ans (objectif à atteindre : 10 millions d'adultes vaccinés) :
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- 8.948.377 personnes ont reçu une première dose
- 7.250.849 personnes ont reçu deux doses
- 240.244 personnes ont reçu trois doses (deux doses avec SinoVac + une dose d'AstraZeneca, pour renforcer les défenses immunitaires notamment contre le variant Delta)
- Chez les 12-18 ans (campagne de vaccination commencée le 1er août, avec pour objectif 2 millions de jeunes vaccinés) :
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- 551.807 personnes ont reçu une première dose
Espérons que tout cela continue à progresser dans le bon sens, mais quand on voit les effets du variant Delta sur les pays voisins (Thaïlande, Vietnam...) ou sur la France, cela ne manque pas de nous inquiéter...
En tout cas, à la semaine prochaine !
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