Chers amis,
Samedi soir, le ciel s'est embrasé au-dessus de Phnom Penh, et nous avons été nombreux à prendre des photos de ce magnifique coucher de soleil. Quelques minutes de beauté et de sérénité dans une actualité anxiogène... Un beau cadeau du Ciel !
La photo ci-contre est prise depuis le siège de la première statue de la Vierge Marie trouvée à Areyksat. Je vous partage plus de photos ci-dessous.
Messe chrismale
Lundi dernier dans l'après-midi, nous avons vécu une rencontre de prêtres "en présentielle"; ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, suivie de la Messe chrismale. Mgr Olivier Schmitthaeusler avait préféré surseoir à la célébration de la Messe chrismale puisque pendant la Semaine Sainte nous n'avions pas le droit de nous rassembler. De plus, comme nous n'avions pas le droit de célébrer les sacrements, il n'y avait pas d'urgence à bénir de nouvelles huiles... Il était donc judicieux d'attendre l'amélioration de la situation pour pouvoir nous rassembler tous et célébrer cette messe au cours de laquelle, non seulement les huiles saintes sont bénies, mais les prêtres renouvellent les promesses de leur ordination. Au Cambodge, comme le Vicaire apostolique de Phnom Penh est le seul à pouvoir consacrer le Saint Chrême (le Préfet apostolique de Battambang ou l'Administrateur apostolique de Kompong Cham n'ont pas reçu l'ordination épiscopale), nous avons ordinairement à l'occasion de cette Messe chrismale la seule occasion annuelle de rencontre de l'ensemble du clergé qui travaille dans le pays. Mais nous voilà désormais début juillet, et il ne semble pas que la situation doive s'améliorer dans un avenir proche (ou en tout cas prévisible).
L'évêque a donc décidé de célébrer cette Messe chrismale lundi dernier, veille de la St Pierre et St Paul, pour que ce soit également l'occasion de célébrer tous les anniversaires d'ordination. Nous étions une délégation de 15 prêtres autour de lui, et les autres étaient invités à se joindre à la célébration par internet. En effet, les autorités avaient autorisé les rassemblements jusqu'à 15 personnes. Que ce soit la rencontre qui a précédé la messe, au cours de laquelle les uns et les autres nous avons pu partager des nouvelles de nos secteurs pastoraux, ou la messe elle-même, ou le repas qui a suivi (avec spaghettis, gâteau d'anniversaire et "champagne" californien !), cette journée a été une belle "distraction" dans cette période assez morose. J'ai beaucoup apprécié de pouvoir revoir les uns et les autres autrement que par un écran interposé. Ce fût un beau moment de partage et d'échange, sans vraiment chercher des solutions pour régler les problèmes, car nous en sommes de toute façon bien incapables, mais pour simplement se dire les uns aux autres ce que nous vivons, et porter tout cela ensemble dans la prière. J'ai aimé pouvoir renouveler les promesses de mon ordination au milieu de mes frères prêtres en service dans ce diocèse de Phnom Penh.
Voilà ce que contient la liturgie de cette "Rénovation des promesses sacerdotales" :
L'évêque : Fils très chers, en cet anniversaire du jour où le Christ fit partager son sacerdoce à ces Apôtres et à chacun d'entre nous, voulez-vous, devant votre évêque et le peuple de Dieu, renouveler les engagements que vous avez pris ?
Les prêtres : Oui, je le veux.
L'évêque : Au jour de votre ordination sacerdotale, par amour du Christ et pour le service de son Église, nous avons reçu la charge du ministère qui nous était confié. Voulez-vous vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et chercher à lui ressembler, en renonçant à vous-mêmes et en restant fidèles aux engagements, attachés à notre mission dans l'Église ?
Les prêtres : Oui, je le veux.
L'évêque : Nous devons être les fidèles intendants des mystères de Dieu, par l'annonce de la Parole, par l'eucharistie et les autres célébrations liturgiques. Voulez-vous, à la suite du Christ, notre chef et notre pasteur, accomplir ce ministère avec désintéressement et charité.
Les prêtres : Oui, je le veux.
Sacrement des malades
Cette semaine, une famille m'a demandé d'aller célébrer le sacrement des malades pour la maman, âgée d'une cinquantaine d'années, et qui souffre depuis longtemps d'un fort diabète. Ils sont très inquiet pour elle, et elle est hospitalisée depuis plusieurs semaines.
Je suis allé la voir deux fois, en fait, car la première fois elle était à peine consciente, et j'ai célébrer l'onction des malades. Mais deux jours après, ils m'ont rappelé pour me dire qu'elle voulait se confesser et recevoir la communion, ce qui a été possible, car elle avait retrouvé quelques forces... J'ai célébré le sacrement de la réconciliation, comme elle le voulait, puis elle a pu recevoir la communion, en disposant une demie hostie dans une cuillère d'eau. Mais nous avons dû faire vite, car je la sentais vraiment fatiguée... Comme je l'ai dit à ses deux filles qui étaient là : l'Église nous donne des prières pour accompagner nos malades, et nous faisons tout ce qu'il faut pour cela, mais surtout, c'est entre les mains de Dieu que nous confions nos malades.
J'ai été agréablement surpris par la propreté et ce que j'ai pu voir de la clinique privée où elle est hospitalisée. Cette clinique semble avoir une très bonne réputation auprès des habitants d'Areyksat, notamment parce qu'une partie du corps médical parle vietnamien. Quand on est malade, c'est vraiment un plus de pouvoir avoir un médecin qui parle notre langue !
Messe francophone
Hier j'ai célébré la messe à deux reprises, comme le dimanche précédent : une première messe à 7h avec les religieuses et religieux à Areyksat, puis une messe en français célébrée à St Joseph avec une petite dizaine de personnes, et diffusée en direct via Zoom pour les fidèles francophones de Singapour et Kuala Lumpur. Au cours de la semaine, un confrère prêtre coréen, qui avant de devenir prêtre était musicien de studios en Corée, m'a prêté un bon micro pour améliorer la qualité du son de la retransmission, et visiblement les fidèles étaient ravis.
Situation Covid 19
Pour ce qui est de l'ensemble des indicateurs, voilà les chiffres officiels au 4 juillet :
Il s'agit d'une des pires semaines pour le Cambodge depuis le début de l'épidémie avec cinq jours au-delà de 900 contaminations quotidiennes : le 29/06 a connu une contamination record avec 1.130 personnes diagnostiquées. Pour l'instant il n'y a pas eu de nouvelles mesures d'annoncées, mais le Ministère de la Santé a évoqué la possibilité d'un reconfinement de Phnom Penh si jamais les choses ne s'amélioraient pas. Pour ce qui est d'Areyksat, nous avons eu une dizaine de contaminations, mais pas d'autre décès. Les premières personnes à avoir été contaminées commencent à sortir des centres de quarantaine où elles étaient enfermées. Après deux semaines de quarantaine et un test PCR négatif, elles sont autorisées à rentrer chez elles.
Malheureusement, cela semble indiquer que nous n'aurons pas d'assouplissement des règles dans un avenir proche...
Voilà pour cette semaine ! À lundi prochain.
Écrire commentaire