Chers amis,
Une fois n'est pas coutume, la photo d'illustration de mon billet hebdomadaire n'est pas de moi... c'est la capture d'écran d'une vidéo qui a beaucoup circulé ici, filmée jeudi dernier. En fin d'après midi, vers 17h, un très fort orage a éclaté sur le secteur de Chaktomuk (les "Quatre bras") à Phnom Penh, là où se trouve le ferry qui permet de traverser entre Phnom Penh et Areyksat. À cet endroit convergent le Tonlé Sap et le Mékong, qui ensuite se séparent de nouveau pour former le Mékong et le Tonlé Bassac... d'où le nom de "Quatre bras". L'orage a été très impressionnant, et le trafic sur le fleuve a dû être interrompu pendant environ 45 minutes.
Cette semaine, nous avons eu quelques grosses pluies, et aussi cette tempête jeudi soir. Dans le village d'Areyksat, la toiture d'une maison a été emportée, et à l'église de Po Thom, c'est le toit des toilettes qui s'est retrouvé chez le voisin (cf. photos ci-dessous) ! Heureusement, dans un cas comme dans l'autre, il n'y a eu que des dégâts matériels.
Fin du confinement total de Phnom Penh
Le confinement total de la ville de Phnom Penh a pris fin mercredi soir à minuit. Dès jeudi, je me suis rendu à Phnom Penh pour conduire 3 religieuses vietnamiennes qui avaient besoin de renouveler leurs passeports puis leurs visas, qui arrivait à expiration le lendemain ! J'en ai aussi profiter pour faire quelques visites et quelques courses, et pour "sentir" l'ambiance dans la ville. La ville reste découpée en secteurs jaunes, oranges et rouges. Seules les zones rouges restent véritablement confinées, car ce sont des clusters de contamination. Dans les zones oranges, il y a quelques restrictions, et dans les zones jaunes, tout fonctionne quasiment normalement. De nombreux lieux accueillant du public doivent cependant rester fermés, comme les lieux de cultes, les lieux de loisirs, les marchés... mais concrètement, j'ai pu circuler dans la ville sans être jamais bloqué. Dimanche, j'ai donc repris le chemin vers la paroisse St Joseph de Phnom Penh, comme je le faisait chaque semaine avant le confinement.
Une épidémie toujours en augmentation
Sur le front des contaminations, elles sont toujours nombreuses chaque jour, mais on note une sorte de ralentissement du nombre de cas "actifs" qui est lié à la fois à une relative diminution des contaminations (après trois jours avec des contaminations entre 730 et 938 contaminations quotidiennes, nous sommes revenus à des chiffres de contaminations quotidiennes autour de 500) et à une augmentation du nombre de personnes qui sortent des centres de traitement et de quarantaine.
Depuis le 4 mai, le Ministère de la Santé a changé sa façon de communiquer, et ne donne plus autant de détails sur les chiffres... Il donne le nombre de nouveaux cas détectés, le nombre de personnes sorties des centres de traitement ou de quarantaine, et le nombre de décès. Il ne donne plus, comme précédemment, le nombre de cas actifs... Il faut donc le calculer nous-même si nous voulons avoir une certaine idée de la situation. Donc, au 8 mai, la situation était la suivante :
La campagne de vaccination se poursuit à un rythme soutenu, avec comme première priorité la vaccination de tous les habitants de la capitale, principal lieu de circulation du virus, puis du reste de la population. Au 8 mai, 1,7 millions de personnes avaient reçu une première injection, dont 1,1 millions avaient déjà reçu les deux injections. Cela représente environ 10% de la population du pays (16,49 millions d'habitants en 2019).
Nouvel aménagement à Po Thom
À Po Thom, depuis quelques mois nous avions décidé d'aménager de façon plus fonctionnelle le logement du prêtre. En effet, dans ce centre pastoral par ailleurs très bien, il manquait un logement pour le prêtre. Il y avait bien une grande pièce vide avec un lit, et une salle d'eau, mais c'est tout. Dans cette grande pièce, nous allons aménager véritablement un lieu de vie pour le prêtre, avec de quoi se faire à manger et de quoi accueillir des personnes (cf. projet ci-contre). Le budget avait déjà été prévu, et dès la fin du confinement, nous avons pu relancer le chantier. J'ai vu l'architecte qui a conçu (un jeune chrétien issu de la paroisse de St Joseph) et lui et son équipe vont se mettre au travail cette semaine.
Une fois cela terminé, nous aurons un vrai lieu de vie pour accueillir un prêtre, un séminariste ou une religieuse, pourquoi pas. Au moins, si jamais l'évêque veut envoyer quelqu'un, le lieu sera correct pour l'accueillir, ce qui n'était pas le cas auparavant. Je pense aussi aux missionnaires qui arrivent au Cambodge et qui, après une première année d'étude de la langue khmère à Phnom Penh, doivent vivre une année en "immersion" dans une paroisse cambodgienne. Ce nouveau logement pourrait être un lieu idéal pour ce type d'insertion. Une fois que les activités pourront reprendre à Po Thom, c'est aussi probablement un lieu où je passerai la nuit de temps en temps. En tout cas, nous préparons l'avenir.
Hier, un jeune couple m'a contacté pour demander à se préparer au mariage... même si nous n'avons pas idée de quand cela sera possible. C'est toujours très beau de voir des couples ainsi construire leur vie, contre toutes les difficultés et incertitudes...
Voilà pour les dernières nouvelles ! À lundi prochain.
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