Chers amis,
Cela fait donc maintenant depuis le 14 avril que la ville de Phnom Penh est en confinement, normalement jusqu'au 28... Certains quartiers ont été déclarés "zones rouges", autrement dit des clusters, et ils sont fermés de façon encore plus stricte que le reste de la ville.
En ce qui me concerne, je suis à Areyksat depuis bientôt deux semaines, sans pouvoir retourner à Phnom Penh puisque je n'ai pas de raison valable d'y aller !
Situation de l'épidémie de Covid 19
L'évolution de l'épidémie n'est pas bonne, et nous savons bien que les mesures de confinement ne peuvent commencer à porter leurs fruits qu'au bout de deux semaines. En attendant, les chiffres de contamination continuent d'être haut, entre 500 et 650 nouveaux cas chaque jour.
Les derniers chiffres, ceux du 24/04/2021, nous donnent :
Malgré tout, nous avons appris ce matin que l'interdiction de déplacement entre les différentes provinces était levée, mais il semble bien que le confinement de Phnom Penh doive être prolongé. L'autorisation de déplacement entre les provinces pourra être suspendue localement à tout moment, en fonction de l'évolution de la situation, sous l'autorité des gouverneurs de province. En dehors de la capitale, les villes de Sihanoukville (sur la côte), de Takhmao (périphérie sud de Phnom Penh), de Poipet (ville frontière avec la Thaïlande), et une douzaine d'autres communes ou villages ont aussi été placés en confinement, suite à l'apparition de clusters.
Pour les habitants de Phnom Penh, il semble que la situation de confinement soit plus ou moins difficile à vivre. Les étrangers, habitués à ne faire leurs courses que dans certains supermarchés et dans certaines supérettes qui vendent de la marchandise importée sont pour certains très démunis, et ils sont obligés de découvrir le petit épicier khmer qui habite en bas de chez eux ! Fini le beurre et le fromage, il faut se mettre à la nourriture locale ! On assiste également à un boom des services de livraison, et des systèmes de paiement par application mobile... tout cela dans la joyeuse anarchie cambodgienne qui veut que les livreurs puissent être autorisés par la police à se déplacer dans certains quartier de la ville, et se font frapper à coup de canne de bambou par la même police dans d'autres quartiers... alors qu'ils font simplement leur travail ! De fait, certaines agents de police reconnaissent les cartes professionnelles des livreurs comme valables pour les autorisés à circuler et à passer les barrages, alors que d'autres agents exigent un laisser-passer émit par l'équivalent local de la mairie d'arrondissement... Pour les "zones rouges", il est interdit à tout le monde d'entrer et de sortir, sauf urgence médicale. Le gouvernement est censé assurer le ravitaillement des habitants de ces zones.
L'Église a mis en place un groupe d'action d'urgence, en lien avec Caritas, pour acheminer de la nourriture auprès de ceux qui seraient dans l'impossibilité de se ravitailler. L'évêque a pu rassembler des denrées alimentaires et les faire parvenir à Phnom Penh, où le vicaire général assure la distribution (lui et plusieurs membres de Caritas ont pu obtenir des laisser-passer pour acheminer l'aide alimentaire).
Localement à Areyksat, même si nous sommes en dehors de la zone de confinement, nous en subissons les conséquences dans une certaine mesure puisque de nombreux habitants allaient chaque jour travailler à Phnom Penh, et que l'essentiel de l'approvisionnement des commerces vient de Phnom Penh. Si la situation devait durer, cela deviendrait très difficile pour tout simplement trouver de quoi manger dans les magasins. Pour le moment, les gens vivent sur leurs stocks, et certains commerces sont déjà en rupture. Heureusement, nous avons sous la main de nombreux fruits et légumes, ainsi que de la viande, du poisson... En effet, si la quasi totalité des marchés ont désormais été fermés, de nombreux vendeurs s'installent à bonne distance les uns des autres, le long des routes. Donc il y a toujours de la marchandise, c'est juste un peu plus compliqué et long pour s'en procurer. Ma cuisinière se débrouille très bien et je n'ai pas de problème pour le moment. Nous continuons aussi à maintenir le point de contrôle à l'entrer de la rue de l'église, avec contrôle de température et désinfection des mains. Espérons que nous pourrons au moins maintenir le quartier à l'abri.
Fête de Vesak
Dans le calendrier bouddhique, c'est aujourd'hui la grande fête de Vesak, qui commémore la naissance, l'illumination et la mort du Bouddha Sakyamuni, né Siddharta Gautama (563-483 av. JC). La tradition veut que ces trois événement aient eu lieu le même jour : il aurait connu l'Éveil à ses 35 ans, et il serait mort à 80 ans. Cette année, cette fête passe presque inaperçue, même si elle donne lieu à un jour férié, car les cérémonies religieuses publiques sont interdites dans tous les lieux de culte.
Voilà pour aujourd'hui... en espérant de meilleures nouvelles la semaine prochaine !
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