Chers amis,
Depuis un mois maintenant, nous subissons l'augmentation de l'épidémie de Covid 19 au Cambodge. Dernières nouvelles en date : après la fermeture de tous les cultes au public la semaine précédente, qui a été étendue à l'ensemble du pays après n'avoir concerné que quelques lieux dans un premier temps, c'est la fermeture de tous les établissements scolaires qui a été décrétée hier. Et toutes ces décisions sont prises et annoncées "jusqu'à nouvel ordre", ce qui montre bien à quel point le gouvernement n'est plus très sûr de ce qui va arriver à l'avenir.
Chaque jour apporte son lot de nouveaux cas qui, même si leur nombre est tout petit si on le compare aux chiffres de la France, par exemple, ne laisse pas d'inquiéter la population, voir même de faire paniquer certaines personnes qui s'auto-confine et ne sortent presque plus de chez elles.
En date du dimanche 21 mars, la situation était la suivante :
nouveaux cas détectés ce jour : 73 (total de cas cumulés : 1753 = courbe orange ci-dessous)
nouveaux décès : 0 (total de décès : 3)
nouveaux guéris : 17 (total des guéris : 967 = courbe jaune ci-dessous)
nombre de cas actifs en cours : 781 (courbe bleu ciel avec points ci-dessous)
À Areyksat et Po Thom
La semaine dernière je suis quand même allé à Areyksat, notamment pour ne pas priver les soeurs et les frères de l'eucharistie, puisque je ne célèbre maintenant plus qu'avec eux, dans l'église, discrètement. Pour la paroisse de Po Thom, je n'y suis pas retourné, puisque les messes, temps de prière et catéchèse sont interdits... de plus, la visite à domicile n'est pas non plus très bien vu...
À Areyksat, en accord avec les autorités locales, un contrôle de température et une désinfection des mains ont été mis en place par les villageois et paroissiens à l'entrée de la rue qui mène à l'église (cf. photo ci-dessus : M. le Curé donne l'exemple !). La configuration du quartier fait qu'il n'y a qu'un seul accès possible, donc c'est simple de contrôler. L'accès est désormais interdit aux marchands ambulants qui vont de rue en rue, mais qui pourraient du coup facilement être colporteurs du virus. Les habitants et la paroisse se cotisent pour verser un peu "d'argent de poche" à ceux qui assurent le poste de garde. Une personne étrangère au quartier qui a de la fièvre est systématiquement refoulée. Si un habitant du quartier arrive et a de la fièvre, un endroit a été prévu pour qu'il puisse s'isoler, y compris dormir, mais sans entrer en contact avec le reste de la population, en attendant d'être testé et qu'on ait le résultat du test... À cela s'ajoute le port du masque systématique en extérieur. Avec ces mesures, les habitants du quartier espèrent vraiment empêcher la contamination... et le risque d'une fermeture complète du quartier, avec interdiction totale de sortir, qui serait décidée en cas de contamination locale. Cela a déjà été le cas ailleurs dans le pays et l'Église a même été obligée de venir en aide à une centaine de familles chrétiennes enfermées dans leur quartier et qui arrivaient à court de riz.
Pour la célébration des Rameaux, nous ne pourrons pas nous rassembler, alors nous avons prévu deux hypothèses : soit j'irai bénir chaque maison, sans y entrer, et les fidèles m'attendront devant leur maison, rameaux en mains, soit je bénirai tous les rameaux à l'église, et les fidèles viendront ensuite les uns après les autres les chercher à l'église. Pour Po Thom, c'est encore à déterminer.
Communauté Catholique Francophone de Phnom Penh
Suite à la directive du Ministère ces Cultes, les messes en français sont également suspendues jusqu'à nouvel ordre. Pour le moment, je ne suis pas en capacité technique (problème de vitesse de connexion) de faire une messe en direct de manière satisfaisante sur internet, donc j'invite les fidèles à rejoindre la messe que mon confrère en poste à Singapour diffuse chaque dimanche à 11h par Zoom (10h au Cambodge). Il s'agit du P. Patrick Portier, du Diocèse d'Angers, qui est depuis plusieurs années en charge des CCF de Singapour, de Kuala Lumpur et de Rangoun. Les fidèles francophone de Saïgon se connectent aussi sur cette messe. Je verrais à l'avenir pour faire une messe en ligne moi-même, pour mieux garder le contact avec les fidèles francophones de Phnom Penh, si jamais la situation devait perdurer.
Chers amis, voilà pour les dernières nouvelles... Ces jours-ci j'occupe mon temps en révisant mon khmer et en préparant des déroulements pour les célébrations de la Semaine Sainte...
Bonne montée vers Pâques et à la semaine prochaine.
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