Chers amis,
Au lendemain du 3e dimanche de Carême, jour où nous avons célébré au cours de la messe le 1er scrutin pour les catéchumènes adultes qui seront baptisés à Pâques, voilà quelques nouvelles sur la semaine qui vient de s'écouler.
Nous sommes déjà bien avancés dans le Carême, et la photo ci-contre nous le montre : chaque vendredi soir, les chrétiens se rassemblent pour prier en suivant le Christ sur son Chemin de Croix, dans presque toutes les églises du pays. Nous venons également de mettre en ligne sur YouTube et Facebook une vidéo du Chemin de Croix pour permettre aux fidèles qui ne pourraient pas rejoindre un lieu de prière commune de prier et de méditer à la maison. J'ai pris une toute petite part à cette vidéo... (ci-dessous).
Situation concernant la Covid19 au Cambodge
Comme le montre la courbe ci-contre (évolution de la situation depuis le 01/01/2021), nous sommes en phase ascendante du nombre de contamination dans le pays, principalement dans la capitale, mais aussi dans la ville de Sihanoukville. Au 1er janvier, il y avait 379 cas détectés en cumulés, dont 17 personnes hospitalisés ou à l'isolement. Les choses se sont brutalement accélérées depuis fin février, et nous en sommes à 1011 cas détectés en cumulé (la barre des 1000 a été dépassée hier), dont 493 personnes hospitalisées et/ou à l'isolement en centre fermé.
Nous n'avons pas pour le moment de nouvelles restrictions concernant les activités, sauf bien entendu dans les lieux qui ont été détectés comme clusters. La fermeture des établissements scolaires, décidée il y a deux semaines, initialement pour 15 jours, a été prolongée jusqu'à nouvel ordre... Donc certains étudient par internet, mais pour tous les enfants du primaire, en tout cas dans les villages où je suis, c'est le retour à l'oisiveté.
Personnellement, et pastoralement, c'est compliqué de se projeter dans l'avenir et d'entreprendre quoi que ce soit, car on a toujours cet épée de Damoclès au-dessus de la tête, et les gens ont peur de plus en plus. C'est vraiment délicat : il faut aider les gens à comprendre la nécessité de respecter les gestes "barrière" et de ne pas prendre de risques inutiles en allant "traîner" en ville, et en même temps il ne faut pas les faire tomber dans la psychose. J'ai à la fois des paroissiens qui ne comprennent pas pourquoi ils devraient porter un masque dans l'église, et d'autres qui ne viennent plus à l'église par peur du virus !
Carême...
Depuis que je suis en responsabilité à Areyksat et Po Thom, c'est le premier Carême et les premières célébrations de la Semaine Sainte que j'ai à célébrer, puisque l'an dernier nous n'avons pas eu le droit de célébrer avec les fidèles pendant toute cette période, à cause du Covid 19...
Les liturgies du Carême, avec notamment ce qui concerne les catéchumènes (j'ai un catéchumène adulte sur la paroisse d'Areyksat) me demandent pas mal de travail de préparation pour m'approprier ces textes, ces prières, ces gestes à faire. C'est un peu comme ci, pour mon 14e Carême comme prêtre, il fallait que je reprenne tout à zéro ! C'est d'autant plus compliqué que beaucoup de rituels ne sont pas encore vraiment définitifs, et qu'il faut un peu "courir" après les rituels ! Liturgiquement, l'Église catholique au Cambodge a encore beaucoup de travail à faire, puisque sur l'ensemble des rituels des sacrements, une majorité n'a pas encore fait l'objet d'une édition vraiment aboutie. Je bricole donc avec des fichiers Word ou PDF, ce que j'arrive à trouver à droite et à gauche auprès des confrères... en espérant ne pas dire trop de bêtises...!
Hier à Areyksat, nous avons célébré le premier des trois "scrutins" pour le catéchumène que je baptiserai dans la veillée pascale (si tout va bien...). Jusqu'à samedi je ne savais pas si j'allais pouvoir le faire, étant donné qu'il travaille en ce moment en province à la cueillette des mangues, et que pendant plusieurs jours la police a bloqué les voyages, à cause du Covid. Finalement, Samedi en fin d'après-midi nous avons pu nous voir et préparer le scrutin pour le lendemain !
À propos de la cueillette des mangues, le pays est visiblement en sur-production. Il y a tellement de fruits que les grossistes ne les achètent plus qu'à 100 riels le kilo (0,02€)... et de nombreux fruits ne sont même plus ramassés. Il faut dire que tout le monde a un ou plusieurs manguiers sur son terrain (dès lors qu'on a un peu de terre), car c'est facile à planter, ça ne demande pas de soin, et c'est très prolifique... Il ne semble pas y avoir de solution mise en œuvre pour transformer tous ces fruits (séchage, confitures,...) et beaucoup finissent par terre à pourrir...
Voilà pour ces quelques nouvelles... À la semaine prochaine.
Écrire commentaire