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#120 Lundi 22/02/2021

Mercredi des Cendres à Areyksat avec Mgr Olivier Schmitthaeusler.
Mercredi des Cendres à Areyksat avec Mgr Olivier Schmitthaeusler.

Chers amis,

 

Nous voilà donc entrés dans le temps du Carême, qui nous amènera au sommet de l'année chrétienne, la fête de Pâques le 4 avril prochain. Habituellement, Mgr Olivier Schmitthaeusler célèbre le Mercredi des Cendres à la paroisse St Joseph, mais cette année il a souhaité venir à Areyksat. Il faut dire qu'il était à St Joseph le 7 février dernier pour célébrer les confirmations !

 

Au cours de cette semaine, nous avons aussi connu une nouvelle poussée du Covid 19 à cause de quelques Chinois qui ont soudoyé les gardiens de leur hôtel de quarantaine pour aller faire la bringue en boîte de nuit, et qui se sont avérés porteurs du Covid 19 !

 

Célébrations d'entrée en Carême

Au Cambodge, il n'est pas possible de célébrer le Mercredi des Cendres dans toutes les communautés chrétiennes, car nous ne sommes pas assez de prêtres. Il y a donc de nombreuses paroisses où le geste des Cendres est célébré au cours de la messe du 1er dimanche de Carême, quand il n'y a pas eu de célébration du Mercredi des Cendres. Vous le savez peut-être, mais les cendres sont préparées en brûlant les rameaux bénis au Dimanche des Rameaux de l'année précédente... mais comme il n'y a pas eu de messe publique aux Rameaux l'an dernier, nous avons dû faire appel aux paroissiens qui avaient gardé chez eux des rameaux de 2019... et pas de problème ! Nous avons eu tout ce qu'il fallait !

 

J'ai donc célébré trois fois le geste des Cendres : mercredi à Areyksat avec l'évêque, dimanche à Po Thom au cours de la messe de 8h30, et dimanche à Areyksat au cours de la messe francophone de 10h30. Effectivement, suite à la première messe francophone célébrée en janvier à Areyksat, nous avons pris la décision de célébrer de temps en temps à Areyksat le dimanche : 1er dimanche de Carême, dimanche de Pâques et dernier dimanche de juin (qui est souvent le moment de la "dispersion" de la communauté francophone pour les vacances). Ce fût la encore une belle célébration, qui s'est ensuite prolongée par un enseignement de ma part sur l'histoire et la présence de l'Église catholique au Cambodge, et par un déjeuner partagé avec quelques familles au presbytère. C'est une proposition qui plaît beaucoup, mais je ne peux pas le faire systématiquement, car enchaîner ainsi trois messes est vraiment très exigeant, et m'empêche d'avoir du temps avec les fidèles de Po Thom.

 

Cette semaine a aussi été le point de départ pour la prière du chemin de croix, chaque vendredi de Carême : à Areyksat avant la messe de 17h (en vietnamien) et ensuite après la messe, je prends la direction de Po Thom pour faire le chemin de croix à 18h. Ma présence n'est pas nécessaire et ne sera pas systématique, mais j'essaierai de participer le plus possible. Je me rends compte certaines fins de journée (surtout ces derniers temps où j'ai fait pas mal d'aller-retour entre Areyksat et Po Thom) que l'état de la piste en terre pour aller à Po Thom et l'état de mes lombaires ne font pas forcément très bon ménage...! Que voulez-vous, on n'a plus 20 ans !

 

Je vous partage ci-dessous les photos de la célébration avec l'évêque, prises par le service diocésain de communication (elles ne sont pas dans l'ordre chronologique, désolé !). En bas de page, je vous partage aussi le petit reportage qui a été fait... c'est en khmer, mais vous pouvez regarder la vidéo !

 

Nouvelles inquiétudes sur le front du Covid 19

Samedi nous avons appris qu'un nouveau foyer de contamination avait été détecté à Phnom Penh. Le problème vient de 4 Chinois qui ont soudoyé les gardiens de leur hôtel de quarantaine (la corruption est l'un des principaux problèmes de la société cambodgienne, des fonctionnaires de base jusqu'au plus haut sommet de l'état) pour aller faire une virée en ville, shopping, discothèque,... Or deux d'entre eux se sont avérés porteur du Covid 19 ! Ils ont été détectés car une Chinoise qui voulait quitter le Cambodge, et qui les avait côtoyés, a eu un résultat positif au test PCR obligatoire qu'elle a dû faire pour partir en voyage. C'est donc maintenant la chasse à l'homme dans la ville pour retrouver toutes les personnes ayant pu être contaminées. Aux dernières nouvelles, ils sont déjà une trentaine.

 

C'est la grande fragilité du système cambodgien : le principe repose sur des frontières étanches et le contrôle et la quarantaine systématique de toutes les personnes venant de l'étranger. Malheureusement, les frontières ne sont pas étanches, et avec une administration corrompue, il y a toujours moyen de payer quelqu'un pour passer la frontière ou éviter la quarantaine.

 

Pour le moment, les activités cultuelles ne sont pas impactées, mais la police est venu dans le village d'Areyksat pour "faire peur" aux habitants : ils sont venu rappeler qu'il était interdit d'héberger quelqu'un qui aurait passé la frontière clandestinement, sous peine de fortes amendes ou même d'emprisonnement. Ils ont invité les habitants à signaler immédiatement aux autorités toute personnes suspecte. Nous allons devoir aussi installer un QR code à l'entrée de l'église que les gens vont scanner avec leur téléphone mobile pour faire le traçage des présents. En cas de contamination dans le lieu, toutes les personnes qui ont été présentes seront prévenues par SMS. J'apprends ce matin que les discothèques, les karaokés, les restaurants... vont devoir de nouveau fermer, ainsi que plusieurs établissements scolaires... on va voir comment cela évolue...

 

Voilà pour les nouvelles de la semaine. Beau début de Carême (pour ceux qui le vivent) et à la semaine prochaine.

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