Chers amis,
Au cours de la semaine écoulée, j'ai pu reprendre le chemin de la mission après m'être soumis à la réglementation sanitaire en vigueur dans le Royaume du Cambodge.
Comme le Seigneur fait bien les choses, je suis retourné à Areyksat le mercredi 7 octobre, jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire, à temps pour accueillir Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, qui est venu prier le chapelet et célébrer la messe de cette fête au sanctuaire de Marie, Reine de la Paix, Notre-Dame du Mékong. C'est pour lui une habitude, quand son agenda le permet, de venir à Areyksat célébrer les fêtes mariales.
Inondations et autres
La situation climatique actuelle au Cambodge est assez paradoxale. D'un côté, en raison des barrages hydro-électriques chinois et laotiens en amont sur le Mékong, le grand fleuve connaît un déficit de débit, et cela inquiète celles et ceux qui dépendent directement ou indirectement des crues du Mékong (qui vient alimenter le Tonlé Sap), notamment tout ce qui concerne le secteur de la pêche. D'un autre côté, nous connaissons actuellement une période de fortes précipitations qui ont provoqué pas mal de dégâts, surtout dans le nord et à l'ouest du pays : le bilan est de 11 morts, et plus de 10.000 familles touchées, dont 1.000 ont été évacuées. Chaque année à cette période, le pays connaît des inondations, mais il semble que cette année ce soit particulièrement fort... et cela ne semble pas devoir s'arranger dans l'immédiat.
À Phnom Penh, plusieurs quartiers sont systématiquement inondés dès qu'il pleut, car le système d'évacuation des eaux pluviales n'est pas assez efficaces. La bétonisation de la ville, avec la disparition progressive de tous les "boeung" (petits lacs) qui servaient de réservoir pour absorber les pluies, semble aussi en cause. Il faut dire que l'avidité des investisseurs et des propriétaires (et des autorités) fait peu à peu disparaître ces surfaces non rentables que sont les "boeung", les espaces verts,... On n'a pas le sentiment qu'il existe un quelconque plan d'urbanisme concerté...
Pendant plusieurs jours, la ville a connu également une grève des éboueurs... Inondations + grèves des éboueurs, vous imaginez ce que cela peut donner... quand vous avez par exemple un tas d'ordures de 2 mètres de haut, sur 5 mètres de long et 3 mètres de profondeur, à l'arrière d'un hôpital (y compris avec les sacs jaunes contenant les déchets hospitaliers)... qui reste sous la pluie battante de la mousson pendant plusieurs jours... il vaut mieux ne pas vivre à proximité. Il y a actuellement un grand changement dans la gestion du ramassage des ordures (la ville a retiré la concession à l'entreprise qui s'en occupait, car le service était déficient), et les salariés qui faisaient ce travail très pénible et dans des conditions insupportables craignent pour leur avenir.
Activités pastorales
Du point de vue pastoral, il me faut reprendre mes marques après ces 2 mois 1/2 d'absence. Je suis assez content, car mes capacités de lecture du khmer ne semblent pas trop avoir pâti de cette pause. On reprend les messes, les préparations au mariage, les baptêmes,... plus toutes les questions d'aide financière ou matérielle à accorder en ce moment... J'ai eu la joie de constater la bonne santé des communautés chrétiennes d'Areyksat et de Po Thom, le confrère qui m'a remplacé ayant fait un excellent boulot. Le jeune couple que j'ai marié en mai à Areyksat en comité restreint m'a annoncé qu'ils attendaient leur premier enfant... joie !
Du côté de la Communauté Catholique Francophone, nous avons repris nos messes depuis samedi dernier. Elles auront lieu tous les 15 jours dans une salle de la paroisse St Joseph, adaptée à la taille de notre groupe, et qui permet de laisser la chapelle pour le moment au groupe des anglophones (plus nombreux). On va peut-être réussir à avoir un petit groupe de caté pour préparer les enfants à la 1re communion... joie, là aussi !
Bonne continuation à tous et à la semaine prochaine !