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#067 Lundi matin 30/12/2019

À Kdey Kandal, devant la crèche, avant la messe du 25 décembre...
À Kdey Kandal, devant la crèche, avant la messe du 25 décembre...

Chers amis,

 

En ce matin du 30 décembre, quelques mots sur la semaine écoulée.

 

Comme vous pouvez vous en douter, la semaine a été marquée par la fête de Noël qui, même si elle n'a pas la même dimension dans la société cambodgienne qu'en Europe, est très importante dans le coeur et la vie des chrétiens.

 

Demain je prendrais la route vers le Vietnam avec des paroissiens de Phsar Tauch (St Joseph) pour aller découvrir une paroisse fondée au Vietnam par des chrétiens qui avaient fuit les persécutions au Cambodge pendant la période de la République khmère du Maréchal Lon Nol (1970-1975).

 

Noël à Areyksat et Kdey Kandal...

Je me souviens d'un article publié dans la presse française qui parlait du "marathon de Noël" pour évoquer ce que cette fête impliquait comme charge de travail pour les prêtres. Ici, c'est aussi le cas, et pour moi c'est surtout tout le travail autour de la prédication et des célébrations qui a été important. La semaine dernière, j'avais beaucoup d'homélies à préparer, mais heureusement, cela va de mieux en mieux.

 

L'autre chose qui entre en considération, c'est que nous sommes dans un pays qui officiellement ne connaît pas Noël : pas de jour férié, ni le 24, ni le 25. Ce qui veut dire que toutes les célébrations doivent être positionnées à des horaires compatibles avec les journées de travail des gens. Le 24 décembre, j'avais donc une première messe de la nuit à 17h à Areyksat, suivie d'une deuxième messe à 19h à Po Thom. Chaque messe est suivie d'une petite fête, mais évidemment, je n'ai pas pu être à celle d'Areyksat, qui consistait en une distribution de cadeaux pour les enfants, et un spectacle mis en place par les soeurs et les jeunes de la paroisse. Pour Po Thom, nous avons eu une "tombola de Noël", comme beaucoup de paroisses en organisent au Cambodge. Il ne s'agit pas ici de gagner de l'argent pour la paroisse (car on dépense beaucoup plus pour acheter les lots que ce que rapporte la vente des tickets), mais d'avoir une animation qui attire du monde et créé de la convivialité, y compris avec les voisins non chrétiens. Les trois plus gros lots étaient trois vélos, qui ont fait des heureux, mais il y avait une énorme quantité de lots, jusqu'aux paquets de bonbons, tubes de dentifrice, brosses à dents, bouteilles de shampoing, de lessive, de sodas,... Pour comprendre, il faut aussi réaliser que certaines familles très modeste n'ont pas les moyens d'acheter des bouteilles de shampoing, et achète à l'unité des petits sachets qu'on trouve ordinairement dans les hôtels en Europe... 

 

Malgré la fatigue et le fait que je n'avais pas eu le temps de dîner, il m'a fallu rester jusqu'à la fin car, en temps que curé, il me revenait de tirer les trois numéros des gros lots et de les remettre aux heureux gagnants ! Les Cambodgiens aiment les jeux de hasard, parfois jusqu'à l'excès, et la plupart des jeux sont des jeux d'argent (y compris les cartes, le billard, ou même l'espèce de pétanque que les gamins ici jouent avec leurs longues !). On joue parfois seulement quelques billets de 100 riels (100 riels = 0,022 euros), mais parfois beaucoup plus. Certaines familles sont parfois en grande difficultés à cause de l'addiction au jeu du père et/ou de la mère de famille... et cela revient très souvent en confession...

 

Comme je le disais la semaine dernière, les confessions ont été très nombreuses en cette période d'avant Noël. Il m'a fallu confesser jusqu'à quelques minutes du début des célébrations de Noël, à Areyksat comme à Po Thom.


Le jour de Noël, j'avais une célébration le matin à 7h30 à Areyksat, pour permettre aux gens de venir avant de partir au travail, et une à 18h30 à Kdey Kandal (cf. photo en haut de cet article), dans la troisième église dont j'ai la charge. Toutes ces célébrations ont été très belles, y compris parfois dans leur simplicité. La venue du Christ Enfant, pauvre au milieu du monde, prend une toute autre dimension quand on la célèbre avec des familles qui connaissent pour certaines une très grande précarité. Noël est aussi dans certains lieux l'occasion de distribuer des vivres aux personnes les plus nécessiteuses. À Areyksat le matin du 24 décembre, nous avons offert 20 kg de riz et des nouilles instantanées à une quarantaines de familles et d'anciens aux conditions de vie très difficiles.

 

Visite à PSE (Pour un Sourire d'Enfant)

J'ai aussi eu l'occasion dans la semaine d'aller une nouvelle fois au centre de l'association "Pour un Sourire d'Enfant" qui oeuvre dans le domaine de l'éducation des enfants et des jeunes les plus défavorisés (à l'origine, l'association a été créée pour venir en aide aux enfants de la décharge de Phnom Penh). La paroisse soutient financièrement la scolarité de plusieurs jeunes en formation à PSE, et une fois par an il faut aller régler cela. Le responsable du groupe des jeunes d'Areyksat enseigne là-bas, et il m'a fait faire une petite "visite privée" pour me montrer les ateliers et les salles d'enseignement technique (mécanique auto et moto, électricité, climatisation, peinture,...). Comme à chaque fois que je vais à PSE je suis émerveillé par le travail qui s'y fait, dans l'esprit de Christian (+) et Marie-France des Pallières. Pour découvrir cette association, et pourquoi pas la soutenir, cliquez ICI.

 

Pour terminer, je vous partage quelques petites photos de ces fêtes, ainsi qu'une vidéo prise hier matin sur le bac qui traverse le Mékong... je ne m'en lasse pas ! À lundi prochain pour les voeux !