Chers amis,
En cette période de rentrée pour les petits Français, nous sommes nous, ici, dans la période qui précède la grande fête de Pchum Ben (qui sera fin septembre), la fête traditionnelle en mémoire des défunts. L'Église catholique du Cambodge a d'ailleurs obtenu de pouvoir célébrer la Commémoration des Fidèles défunts (normalement le 2/11) en même temps que la fête de Pchum Ben. Cela a l'avantage d'éviter la confusion entre la Toussaint (fête de tous les saints) et la commémoration des défunts, confusion qui est souvent dans les esprits en France, notamment. Ici, ce changement de calendrier permet à la communauté chrétienne de vivre ce temps de fête en même temps que tout le monde, ce qui est notamment très positif pour les chrétiens qui sont dans des familles où il y a à la fois des bouddhistes et des chrétiens. Tout le monde peut ainsi prier pour les défunts, chacun dans sa religion, et se retrouver tous ensemble pour le repas qui va généralement avec !
Pour les familles bouddhistes, la fête de Pchum Ben en elle-même est précédée de visites dans différentes pagodes pour y faire des offrandes et demander les prières des moines. Pour les paroisses dont j'ai la charge, il y aura une messe spéciale pour les défunts dans chaque lieu, avec une messe dans un cimetière, si le temps le permet. Nous sommes en pleine saison des pluies, comme la photo ci-dessus le montre, et certaines routes de terre et certains terrains sont de plus en plus difficiles à utiliser. Pour vous donner une idée, en saison sèche, sous le pont qui est sur la photo, il y a un petit ruisseau qui coule à 4 ou 5 mètres en bas du pont !
Un mariage...
Jeudi matin, j'ai célébré le mariage de Pierre et Marie (Phêrô et Maria, en vietnamien), un couple de la paroisse d'Areyksat. Ils ont respectivement 54 et 49 ans, et sont devenus chrétiens il y a quelques années : baptêmes en 2015, confirmations en 2018, et mariage cette année, avec leur première communion ! Quelle joie pour eux de pouvoir désormais venir recevoir le Corps du Christ. La préparation au mariage a été assurée par la Sœur, car ils ne parlent pas bien khmer, et ne savent pas le lire... d'ailleurs, l'échange des consentements a été fait en vietnamien ! Beaucoup de joie dans ce couple, et dans la communauté chrétienne qui les a entourés pour cette célébration de leur mariage, qui tenait lieu aussi ce jour-là de messe paroissiale quotidienne.
Un week-end bien occupé...
Le week-end qui vient de se terminer a été bien occupé ! Vendredi soir, après une réunion de l'équipe pastorale de Po Thom, je suis revenu sur la paroisse St Joseph pour la messe francophone de rentrée qui a eu lieu samedi après-midi. La communauté catholique francophone de Phnom Penh est toute petite mais c'est un plaisir de servir ces chrétiens qui, pour la plupart, sont ici pour travailler dans des ONG. Nous verrons comment les choses évoluerons. Pour le moment, nous partons sur le principe de 2 messes francophones par mois, les 2e et 4e samedis de chaque mois.
Dimanche, départ aux aurores de St Joseph pour me rendre à Po Thom, afin de préparer un baptême que j'ai célébré dans la foulée, pendant la messe (mon 19e ici). Comme beaucoup de couples ici, c'est un couple mixte : le papa est catholique, la maman est bouddhiste. Après la messe à Po Thom, je file à Areyksat pour la deuxième messe du dimanche, avant de revenir à Po Thom pour bénir une nouvelle maison et déjeuner avec la famille. C'est une jolie petite maison, en dur, que des enfants ont fait construire pour leur maman âgée, en remplacement d'une maison en bois qui avait beaucoup souffert des outrages du temps... C'est quand on se retrouve dans une famille comme cela qu'on peut comprendre qui est le fils, la fille, le frère, le cousin, la nièce... de qui ! Un beau moment passé avec cette famille ! Après la bénédiction de la maison, on étale une natte par terre, dans la pièce principale, où on dispose les plats et on passe "à table" (sans table !). Autour de la natte, seulement les adultes, les enfants et les jeunes mangent un peu partout ailleurs, jusque dans les escaliers !
Pluies et déplacements...
Pendant la saison des pluies, les déplacements peuvent être rendus assez difficiles, que ce soit en ville ou à la campagne. En effet, dans certaines rues de Phnom Penh, la déficience des systèmes d'évacuation d'eau et la force des pluies peuvent provoquer des inondations temporaires... quand on circule à moto, du moment que le niveau de l'eau ne dépasse pas le niveau du pot d’échappement, tout va bien ! Ou alors il ne faut pas s'arrêter et compter sur la vitesse pour éviter que l'eau ne rentre dans le pot d'échappement !!! À la campagne, le problème peut être sur les routes de terre, qui sont rendues bourbeuses et glissantes par les pluies. Quoi qu'il en soit, il faut être très prudent... et ne pas avoir peur ni de se salir, ni d'être mouillé. En même temps, même si on est mouillé, comme il fait entre 27°C et 30°C, on a pas vraiment froid. D'ailleurs, c'est assez étonnant de voir que la plupart des gens ne se protègent pas du tout de la pluie ! Certains (dont je suis) utilisent des capes de pluies, des ponchos, mais une grande partie des gens, surtout les jeunes, ne portent rien du tout pour protéger leurs vêtements et sont rapidement complètement trempés ! Les enfants s'en donnent à cœur joie : il faut voir les gamins d'Areyksat venir jouer autour de l'église sous la pluies : grand concours de glissades à plat ventre sur le dallage, sous les trombes d'eau !
Personnellement, quand je n'ai pas trop de distance à faire et pas trop de matériel à transporter, je continue à circuler à moto car, surtout dans Phnom Penh, c'est quand même un sacré gain de temps. D'autant plus que quand il pleut, il y a plus de voitures : certains abandonnent leur moto pour utiliser leur voiture... donc encore plus de bouchons. J'ai investi dans un sac "matelot" étanche pour pouvoir protéger livres, cahiers, documents... quand je circule sous la pluie. Pour les trajets plus longs et que j'ai des choses à transporter, quand je peux, j'utilise l'une des voitures de la paroisse, car cela me permet d'aller plus vite et de ne pas arriver tout crotter à l'église pour célébrer la messe !
Pour aujourd'hui, je m'arrête là ! Bonne semaine à tous et à lundi prochain !