Chers amis,
En cette fête de l'Annonciation, je reviens vers vous pour vous partager ma vie de cette semaine écoulée.
Communion aux malades
La photo que je vous partage ci-contre a été prise par un membre de l'équipe qui va porter la communion aux malades et aux personnes âgées qui ne peuvent pas venir à la messe le dimanche à la paroisse. La dame à qui je m'apprête à donner la communion vit dans un "appartement" qui est constitué par la seule pièce où nous nous trouvons, et qui ne doit pas dépasser les 10 m². Les "sanitaires" sont sur le palier, et chaque soir, ils sont 3 à dormir dans cette pièce, pour laquelle ils versent un loyer de 50$ par mois... À 70$, ils auraient leur propre salle d'eau, et une chambre un peu plus grande... mais ils ne peuvent pas se le permettre. L'immeuble dans lequel se trouve ce logement est une création d'avant la guerre, probablement des années 1950-60, et se trouve sur l'une des principales artères de la ville de Phnom Penh. À quelques dizaines de mètres se trouvent des immeubles en construction, des commerces, des écrans publicitaires géants... en bas de la rue sont garées des voitures de luxe... Le même jour, je recevais via Facebook une publicité pour le brunch dominical d'un palace local : pains, jus de fruit, huîtres, pâtisseries,... tout cela à volonté, pour à peine plus que 50$... Le grand-écart permanent, c'est ça aussi Phnom Penh, entre des très pauvres, et des très riches.
Ce samedi matin, je suis allé porter la communion à plusieurs autres personnes, toutes dans des situations de vie très modestes... J'ai aussi reçue la confession d'une petite dame âgée, qui voulait absolument se confesser. Quand je lui ai dit que j'avais peur de ne pas comprendre assez le khmer pour bien le faire, sa fille m'a expliqué que de toute façon sa mère ne parlait que le vietnamien ! J'ai donc entendu une confession dans une langue à laquelle je ne comprends rien, et donné l'absolution en m'en remettant à la grâce de Dieu !
Ce portage de la communion est toujours un temps très fort, car pour nous, Catholiques, c'est vraiment le Christ qui vient visiter ces personnes, qui vient se donner au milieu de leur pauvreté : c'est Dieu qui se donne à ses enfants les plus petits et les plus fragiles, et être l'instrument de cela me touche profondément.
Session de travail en presbyterium
L'autre événement de la semaine a été la session de travail avec les confrères du presbyterium (ensemble des prêtres d'un diocèse) du Vicariat apostolique de Phnom Penh. Habituellement, ces rencontres ne concernent pas les "prêtres étudiants", mais Mgr Schmitthaeusler m'avait convié à venir pour que je puisse déjà me familiariser avec les problématiques du diocèse, et partager ce temps fraternel avec les confrères en responsabilité dans les différentes paroisses du diocèse.
Je m'attendais un peu à avoir une indication concernant ma future affectation, mais il me faudra encore patienter, car l'évêque n'avait pas terminé ses consultations. Il faut dire que la question des nominations des prêtres, qui est complexe pour tous les diocèses, est rendue encore plus difficile ici du fait que la plus grande part des prêtres sont membres de congrégations ou de sociétés missionnaires, et qu'il faut faire non seulement avec les nécessités du diocèse, mais aussi avec les décisions de ces sociétés. Par exemple, quand un confrère est élu au conseil de sa congrégation, ou bien quand son supérieur souhaite qu'il poursuive ou reprenne des études, il doit quitter la mission. Il y a aussi une "nouveauté" pour le diocèse : certains confrères prennent de l'âge et arrivent peu à peu à l'âge de la retraite, même si ce concept n'existe pas vraiment ici !
En tout cas, un beau temps de travail ensemble, avec des échanges riches (dont je n'ai pas forcément tout compris, vu que tout se fait en khmer)... Avec en plus mardi la célébration de la Saint Joseph (19 mars), associé au 9e anniversaire de l'ordination épiscopale de Mgr Olivier Schmitthaeusler (20 mars), que nous avons vécu à la paroisse "St Joseph" où je réside.
Belle semaine et à bientôt.