La justice cambodgienne a rejeté mercredi la demande de libération sous caution du chef de l'opposition Kem Sokha, accusé de "trahison et espionnage" et qui est incarcéré depuis près d'un an.
Kem Sokha, 65 ans, détenu dans une prison près de la frontière vietnamienne n'était pas présent à l'audience, a constaté un journaliste de l'AFP.
Kem Sokha avait été arrêté en septembre 2017.
Il dirigeait le Parti du sauvetage national du Cambodge (Cambodia National Rescue Parti, CNRP), dissous deux mois plus tard, ce qui a permis au Premier ministre Hun Sen, déjà en poste depuis 33 ans, de remporter une victoire écrasante aux élections du 29 juillet dernier: son parti, le Parti du peuple cambodgien (PPC), a obtenu l'ensemble des sièges au Parlement.
L'avocat de Kem Sokha, Chan Chen, a demandé sa libération sous caution, arguant que son client souffrait d'hypertension et de diabète et devait se rendre à l'étranger pour suivre un traitement médical. Son état de santé s'est détérioré en détention, a relevé l'avocat.
"Mon client n'a commis aucun crime", a encore déclaré Chan Chen.
Mais le procureur Ouk Kimsith a fait valoir devant la Cour suprême cambodgienne que, si le chef de l'opposition était libéré, cela pourrait provoquer "des troubles dans la société" et "affecterait la stabilité politique" du pays.
En février, Kem Sokha avait fait une première demande de libération sous caution qui avait été rejetée par un tribunal de Phnom Penh.
Human Rights Watch a appelé à sa libération immédiate, qualifiant les accusations de "fabriquées" et d'"absurdes".
"Le traitement réservé par le gouvernement à Kem Sokha et à d'autres prisonniers politiques donne un aperçu de l'avenir du Cambodge après le simulacre des élections de juillet", a déclaré mardi le directeur de la division Asie de l'ONG, Brad Adams, dans un communiqué.