Arrestations arbitraires, opposition agonisante, l'ouverture que le Cambodge laissait entrevoir ces dernières années est aujourd'hui dans l'impasse, le pays accusant un sérieux recul démocratique à l'instar de nombreux voisins. Alors qu'en est-il de l'état des libertés politiques en Asie du Sud-Est ?
Si le Cambodge n’a jamais vraiment été réputé pour son ouverture démocratique, il montrait cependant quelques signes de détente ces dernières années. En effet, lors des élections législatives de 2013, puis lors des élections municipales de l’an dernier, le parti d’opposition, le PSN, était parvenu à faire une véritable percée politique.
Accusé de « complot avec les étrangers »
Mais avec les récents évènements, le pays accuse un sérieux recul démocratique. En effet, en septembre dernier, le leader de l’opposition, Kem Sokha, accusé de « complot avec les étrangers », était arrêté par les forces de police pour être ensuite emprisonné, ceci malgré son immunité parlementaire.
Quelques semaines plus tard son parti, le Parti de sauvetage national du Cambodge, le PSN, était dissous sur décision de la cour suprême, 55 députés et 5 000 conseillers communaux ayant vu leur mandat arbitrairement abrogé..
Malgré les condamnations successives de l’Union Européenne et des Etats Unis, l’actuel premier ministre, Hun Sen, au pouvoir depuis maintenant 33 ans, semble donc bien décidé à abandonner tout semblant démocratique.
Une opposition en exil
Depuis, l’opposition est agonisante, elle se trouve désormais forcée à l’exil. Nous discuterons avec un de ses représentants, Sam Rainsy.
Alors où va le régime cambodgien et que veut-il ? Comment expliquer cette sévère répression sinon par l’échéance électorale approchant, celle des législatives prévues pour le 29 juillet prochain ? Peut-on nourrir l’espoir, malgré tout, de voir émerger un système pluraliste ?