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#087 Lundi matin 18/05/2020

Chers amis,

 

La semaine écoulée a encore été vécue sous le signe du covid19 ! Pour les Français, elle fût la semaine du déconfinement progressif, avec retour à l'école pour certains élèves, et pour nous ici, la semaine qui a vu la guérison de la dernière patiente hospitalisée pour cause de covid19.

 

Sur les 122 malades officiellement diagnostiqués au Cambodge, 122 ont quitté l'hôpital après avoir été guéris, et ils sont tous rentrés chez eux. Parmi ces malades, près des 2/3 étaient des étrangers, pour la plupart des touristes. C'est aussi pour cela que, malgré le fait que la maladie ait disparu du pays, il semble bien que les mesures de fermeture des frontières soient amenées à être maintenues. Le Gouvernement ne souhaite pas exposer la population à une éventuelle contamination venant de l'étranger, même si les difficultés économiques causées par cette fermeture des frontières s'aggravent de jour en jour.

 

Covid, suite...

Normalement, l'année scolaire au Cambodge se termine en août, avec notamment les épreuves du bac, et la rentrée se fait après la fête de Pchum Ben, début novembre. D'après les dernières prises de parole, tant du Ministre de l'éducation nationale que du Premier ministre, il semble de plus en plus probable que l'année scolaire 2019-2020 ne reprenne pas. Les établissements scolaires ne rouvriraient alors que pour la nouvelle année scolaire, en novembre. Cela n'est pas sans inquiéter les établissements privés, notamment en ce qui concerne les petites classes. Pour les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants, il est possible de faire de l'enseignement à distance, par internet, et donc de percevoir des frais de scolarités, et donc de rémunérer les enseignants. Le problème est pour les classes de maternelle, où les enseignants ne peuvent pas travailler par internet... donc pas de frais de scolarité, et problème pour payer les enseignants qui devront pour certains trouver un autre travail. Les établissements privés qui scolarisent les enfants des familles d'expatriées s'inquiète également du fait que, à cause de ce blocage concernant les écoles, certaines familles décident de quitter définitivement le Cambodge, leurs enfants ne pouvant plus y être scolarisés pendant de longs mois.

 

Pour ce qui est de l'Église catholique, et des religions en général, Mgr Schmitthaeusler veut voir un signe positif dans une prise de parole du Premier ministre vendredi dernier, qui a déclaré : « n’est pas à l’ordre du jour de rouvrir les écoles, les clubs sportifs et les karaokés, ni les ‘grands rassemblements’ religieux pour le moment, au vu de la situation dans la région et dans le monde, afin d’assurer la meilleure santé au peuple cambodgien ». De fait, en précisant 'grands rassemblements' religieux, est-ce que le Premier ministre pourrait envisager de rouvrir les églises pour les rassemblements ordinaires, comme les messes dominicales, qui sont généralement de taille modeste (à l'exception de quelques églises à Phnom Penh) ? Nous espérons... Je vous invite à aller lire en cliquant ici l'article de Mgr Schmitthaeusler sur le site des Missions Étrangères de Paris.

 

Vie de l'Église

Cette semaine nous avons poursuivi notre aide à certaines familles pauvres que nous n'avions pas pu rencontrer la semaine dernière à Areyksat. Certaines vivent dans des habitations extrêmement précaire au bord du Mékong, qu'il leur faudra quitter quand le niveau du fleuve montra. Au total nous sommes donc venu en aide à 100 familles, pour un budget total d'environ 2200 €.

 

Même si nous n'avons toujours pas le droit d'accueillir les fidèles en grand nombre dans nos églises, je continue à célébrer en petit comité dans l'église d'Areyksat. Ce samedi, nous avons aussi célébré le mariage d'un jeune couple de la paroisse. Ces deux jeunes très engagés dans la paroisse devaient se marier le mois dernier, mais nous n'avons pas pu, à cause de la fermeture des églises, et aussi de l'interdiction des banquets de mariage. Comme nous ne savons toujours pas pendant combien de temps cela va durer, et pour ne pas reporter indéfiniment leur mariage, je leur ai proposé la solution suivante, qu'ils ont accepté : samedi nous avons célébré leur mariage en comité restreint (le premier cercle familiale), et quand l'ouverture des églises sera de nouveau à l'ordre du jour, nous célébrerons une grande messe d'action de grâce, à laquelle ils pourront inviter tous leurs amis, et qui sera suivie du banquet de mariage. Comme cela, ils peuvent désormais commencer leur vie de couple marié avec la bénédiction de Dieu et la grâce du Sacrement de mariage, et la grande fête viendra quand ce sera possible.

 

Vendredi, j'ai aussi eu la joie de célébrer dans l'oratoire de l'école des Frères des Écoles chrétienne pour la fête de St Jean-Baptiste de La Salle (leur fondateur), saint patron des éducateurs. Nous ont rejoint pour l'occasion trois sœurs de leur congrégation qui sont actuellement en phase d'apprentissage du khmer, en vue d'une fondation au Cambodge. Ces frères et sœurs viennent du Vietnam voisin.

 

Voilà pour aujourd'hui. À la semaine prochaine.